La Coop

L'histoire du supermarché coopératif

Du "Panier du 12ème" aux "4OO COOP"

L'histoire du supermarché coopératif

2015. Au tout début, il y a le film Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion. Une bouffée d’air, une inspiration. Dans la tête de quelques un.es émerge alors l’idée de faire sa part de Colibri (légende amérindienne popularisée en France par Pierre Rabhi et le mouvement Colibris). Il fallait sortir de la passivité ou de la contestation pour prendre ses responsabilités, individuelles et collectives. Il nous fallait proposer, expérimenter collectivement quelque chose de souhaitable, de désirable.
Pour transformer cette envie en action concrète, ce sera sur le modèle de supermarché coopératif. Ce modèle venait de prendre forme à Paris 18 avec La Louve. Cela semblait réconcilier le citoyen, le producteur et le consommateur, qui sont dans chacun de nous.

2016/1. De mars à juin, une quinzaine de personnes se réunit régulièrement pour bâtir un projet politique, économique, biologique, avec un fil conducteur : les moyens à mettre en œuvre sont aussi importants, voire plus importants que l’objectif à atteindre.
A émergé dans le groupe l’importance de définir des valeurs : sont retenus la confiance à priori, le respect mutuel, la bienveillance. L’idée de l’autogestion s’impose avec la responsabilisation de chacun.e et un statut identique pour tou.te.s (pas de patron, pas de salariés).
Des principes d’organisation sont mis en place. Notamment : le principe de parité dans toutes des instances de coordination ; des mandats courts (1 an, renouvelable une seule fois et la désignation par tirage au sort de la moitié des membres de ces instances). Ces idées avaient pour objectif de traiter la question du Pouvoir ; qu’il soit exercé par le plus grand nombre pour de courtes périodes.

La première ag

2016/2. Après des semaines de recrutement sur ces bases, de tractage dans la rue et de création d’un site internet, une AG constituante est proposée en juin. Une cinquantaine de participant.e.s discutent dans une ambiance positive. Le projet de statuts est adopté, les représentant.e.s, élu.e.s et tiré.e.s au sort, sont installé.e.s. L’association Les Ami.e.s du Panier du 12e, est née.

2017. Le nombre d’adhérent.e.s à l’association augmentant et le projet se précisant, nous créons Le Panier du 12e . Il s’agit d’une SAS (Société par Actions Simplifiées) à capital variable. Les statuts coopératifs assurent le principe 1 personne = 1 voix. On parle désormais de coopératrices et de coopérateurs : la naissance de la SAS est actée par la signature des statuts par 15 coopératrice.teurs
Après plusieurs tentatives pour trouver un local dans le 12e arrondissement de Paris, c’est finalement dans le 11e que le projet atterrit. Une mairie bien accueillante nous propose un local de 170m² au 65 boulevard de Charonne.

L'histoire du supermarché coopératif

Un Local, ça change tout…

2018. Lors de l’AG de mars, après un long processus de remue-méninges, la SAS prend le nom Les 400 Coop (hommage, sous forme de jeu de mots, au film de Truffaut, Les 400 Coups de 1959) ; l’association devient Les Ami.e.s des 400 Coop. En août, nous sommes officiellement locataires du local . Pourtant, d’importants travaux sont à réaliser avant l’ouverture. Nous décidons de nous passer des banques. Ceci grâce à quelques subventions, aux parts achetées par tou.te.s et aux Comptes de Courses Prépayées (un système très pratique d’avance sur achat, toujours en place). Nous installer nous occupera tout le reste de l’année.

2019. Presque 3 ans auront été nécessaires pour arriver à l’ouverture officielle du magasin , le 1er février. Tous les produits ne sont alors pas encore disponibles à la vente ; chacun.e fait de son mieux, les créneaux de 3h ne sont pas encore mis en place, des procédures sont encore à inventer… Mais nous ouvrons, et nous apprenons en marchant : nous apprenons des autres, nous apprenons de nos erreurs. En octobre, le magasin est à l’équilibre financier.

information

"les 400 coop" ne sont plus juste 400...

2020. En début d’année, nous sommes plus de 720 coop’s… cette fois, c’est bien parti ! 3h par mois en générale, mais bien plus pour un noyau dur d’environ une cinquantaine de coop’s : 5 commandes de fruits & légumes par semaine, de la paperasse et des réunions presque tous les jours.
7 groupes de travail (approvisionnement, finance, communication, solidarité, exploitation, informatique, réglementation), ça carbure grave ! L’autogestion est en marche…  C’est pas simple, mais c’est enrichissant. 
Bien des questions restent ouvertes : installation d’une clim ? embaucher des salariés ? quels produits pas chers, comme soutien aux petits budgets ?
Entre ceux qui découvrent l’autogestion avec bonheur et les vieux routiers du participatif, les discussions vont bon train. Pour être honnête, il reste encore un long chemin à faire : il faut transformer les consommateur.trices, habitué.e.s à compter sur des instances représentatives, en des véritables actrices et acteurs. C’est important de tirer ensemble parti de l’autonomie de chacun.e.s.
Bref, c’est vivant : prendre ou reprendre sa vie en main ; confronter ses idéaux au réel crée des étincelles qui, après avoir allumé de joyeux feux, se retrouvent à briller dans les yeux de chacun.e.s.

2021. Malgré les confinements et autres couvre-feux, Les 400 Coop résiste, s’améliore et attire plus de 800 personnes.

2022. En avant… toujours !

Le mouvement

Un peu d’histoire sur le modèle du supermarché coopératif

1973
À New York, un groupe de voisins décide de rendre accessible à tous des produits abordables de qualité, Park Slope Food Coop. est née !

2015
Avec 15 000 produits, elle fait aujourd’hui réaliser à ses 16 500 membres environ 20 à 40 % d’économies sur leur alimentation, tout en mangeant mieux !

2016
Inspirés par la même idéologie, des dizaines de coopératives (comme Les 400 Coop) voient le jour dans le monde entier.

En France métropolitaine : Albi, Asnières-sur-Seine, Brest, Chambéry, Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon, Draguignan, Les Herbiers, Maubeuge, Montreuil, Perpignan, Poissy, Poitiers, Strasbourg, Vannes, etc.

En France d’Outre-Mer : Martinique, Nouméa, Papeete, La Réunion.

A l’international : Bruxelles, Genève, Sion, Liège, Madrid, etc.

 

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